« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »
Dans l’intimité avec le Christ
Cet Evangile nous montre comment Jésus, en voyant la foule, s’éloigne et gravit la montagne. Il ne recherche pas la reconnaissance des foules, mais bien le silence et la communion avec le Père. Dans cette intimité, les Béatitudes jaillissent du cœur de Dieu. Dans notre vie conjugale, cette attitude du Christ nous invite, nous les époux, à gravir aussi Sa ‘montagne’ : le lieu de la rencontre avec Dieu où l’amour est purifié et devient authentique. Dans le monde où vous vivons, plein de bruit et d’apparences, le mariage chrétien n’est pas soutenu par l’effort humain, mais par la grâce qui naît du silence partagé devant Dieu, il grandit dans cette intimité ensemble en Lui. Quand nous les époux nous prions ensemble et nous nous recueillons en Lui, notre relation se transforme : nous ne vivons plus pour être vus, nous commençons à aimer en profondeur, en participant ainsi à la communion trinitaire qui donne la vie au sacrement du mariage. Quand nous les époux, nous vivons dans la prière et la miséricorde, notre amour devient fécond et donne du fruit, notre bonheur ne dépend plus des circonstances externes, mais bien de la présence de Dieu qui habite entre nous. Ainsi, nous devenons un témoignage vivant des Béatitudes, un amour silencieux, miséricordieux et rempli en profondeur de l’Amour de Dieu.
Appliqué à la vie conjugale :
Louise : Aujourd’hui à la Messe, quand le Père David a lu le « Bienheureux les miséricordieux », j’ai pensé à nous. Hier, je me suis fâchée sur toi parce que tu n’avais rien rangé après le dîner…et ce matin, en me levant, j’étais encore contrariée.
Paul : Louise, j’ai remarqué…et je me suis senti mal. C’est vrai que parfois, j’arrive à la maison fatigué et je ne pense pas à te donner un coup de main. Et ça justement, ça me fait réfléchir : être miséricordieux, ce ne serait pas aussi se pardonner dans les petites choses ?
Louise : je crois que oui. Parfois, j’imagine que la sainteté réside dans les grandes choses, mais ça commence par là : ne pas rester fâché, te regarder tendrement même si tu n’as pas fait ce que j’attendais.
Paul : Louise, dans mon cas, c’est de te demander pardon sans orgueil, c’est de reconnaître que je ne t’ai pas aidé. Peut-être que être saints ensemble, c’est justement cela : avoir de la patience, nous pardonner rapidement et continuer notre chemin.
Louise : oui…quand j’arrive à te pardonner de tout mon cœur, je ressens la paix. C’est comme si Dieu me disait : « c’est cela aimer comme Moi Je vous aime ». Et là, je comprends que la sainteté n’est pas loin, elle est dans la manière dont nous nous traitons tous les jours.
Paul : alors, aujourd’hui, notre manière de vivre les Béatitudes, c’est cela : toi tu me pardonnes, et moi j’apprends, et nous deux nous laissons Dieu nous unir toujours un peu plus.
Louise, c’est juste, mon chéri, être saints pour nous commence ici, parmi la vaisselle qui n’est pas faite et le pardon sincère.
Vierge Marie,
Toi qui fus pauvre d’esprit et qui as toujours fait confiance à Dieu, apprends-nous à vivre dans l’humilité, l’espérance et la pureté de cœur. Béni et loué sois-Tu pour toujours, Seigneur !
